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Sciatique, vous avez dit sciatique ?

Sommaire


Un point douloureux dans la fesse, qui irradie peut-être à l’arrière de la cuisse ? Aïe, une sciatique est en vue. Mais êtes-vous certain que cela soi une sciatique ? C’est quoi, d’abord une sciatique ? Et si vous aviez simplement un muscle trop tendu, hypertrophié à cause de votre activité physique ou une mauvaise posture ?

Allez, on va voir tout cela !

La sciatique

La sciatique, c’est un terme un peu fourre-tout, comme le lumbago, la tendinite ou le mal de crâne. Mais au niveau du corps, la sciatique (ou plutôt sciatalgie) est quelque chose de nettement plus précis que ce que l’on entend communément.

Il s’agit d’un symptôme, d’une douleur partant du bas du dos (zone lombaire) et pouvant aller jusqu’au pied en passant par l’arrière des membres inférieurs. Ce symptôme que vous subissez est une compression du nerf du même nom à différents endroits. Elle peut avoir lieu proche de la colonne vertébrale, notamment dans le cas d’une hernie discale qui va appuyer sur ce nerf et donc faire irradier une information de douloureux. Une lordose excessive au niveau lombaire peut aussi provoquer ce symptôme en compressant les racines de ce nerf.

Il existe une multitudes d’autres raisons possibles d’inflammation du nerf sciatique dans la région lombaire (l’arthrose par exemple).

Mais dans le cas qui nous intéresse pour cet article, la douleur peut aussi être d’origine musculaire et plus précisément d’un muscle très important dans la fesse : le pyramidal ou le muscle piriforme.

Le muscle pyramidal

C’est un muscle d’une importance capitale pour nous, puisqu’il permet une marche normale (et donc la course et les sauts), quel que soit le type de terrain. Il permet aussi d’équilibrer votre corps et donc à ce titre intervient très fortement dans votre posture.

Et le lien avec le nerf sciatique ? En fait, le nerf sciatique passe soit à proximité du muscle piriforme, soit dans le muscle lui même pour aller du buste à la jambe. Cela dépendra de chacun : 90% de la population a un nerf sciatique qui passe à proximité, mais dans les 10% restant, le nerf peut passer intégralement dans le nerf, il peut de dissocier (nerf sciatique interne et externe) et passe en 2 endroits dans le pyramidal ou 1 un dedans, un autre à proximité, il peut aussi se séparer et entourer le piriforme. Bref, les déclinaisons possibles sont nombreuses, mais les résultats seront identiques : il y a une forte corrélation entre un pyramidal anormalement utilisé et une compression du nerf sciatique au niveau de la fesse.

Pour ceux qui ont le nerf qui passe complètement ou partiellement dans le pyramidal, on comprend assez facilement qu’une tension forte de ce muscle pourra compresser le nerf et ainsi créer une irradiation douloureuse dans la cuisse.

Observons dans les autres cas.

Quelques chiffres pour les TMS

Si vous vous intéressez aux TMS ou Troubles musculo-squelettiques, vous devez connaître quelques chiffres puisqu’ils montrent que le phénomène est tout de même assez inquiétant. Ils concernent par exemple 87 % des maladies professionnelles et ils sont souvent engendrés par un emploi assez pénible, rébarbatif, et même de mauvaises postures.

  • Ce sont près de 8.4 millions de journées de travail qui sont perdues à cause de ces TMS qui pourraient être évités.
  • Il est important de noter que le coût moyen pour une société est équivalent au 13e mois sur une seule année.
  • De plus, il s’agit de la première cause des maladies indemnisées dans le monde professionnel.

Le phénomène a tendance à prendre de l’ampleur en France puisqu’une hausse non négligeable de 10 % est à envisager tous les ans. Les TMS concernent plusieurs zones de votre corps à savoir le cou, l’épaule, le coude ou encore le poignet, et même le genou sans oublier bien sûr le dos. Ce dernier est toujours considéré comme le mal du siècle et il est souvent très handicapant. Il vous empêche alors de travailler dans de bonnes conditions. Il peut aussi être à l’origine de nombreux arrêts, ce qui est problématique pour le fonctionnement des sociétés.

Le muscle pyramidale trop sollicité

Ce cas de figure s’appelle le syndrome du muscle piriforme. Cela peut inclure les douleurs suivantes : imitation de la sciatique, avec ou sans engourdissement de la jambe, douleurs très fortes (plus fortes souvent) à l’arrière du genou avec assez peu de douleurs dans le bas du dos (même si rien n’empêche 2 problèmes d’intervenir en même temps et alors bonjour pour trouver la cause!).

Lorsque l’on sollicite un muscle, ce dernier peut engendrer soit une hypertrophie, soit une tension quasi permanente (parfois les 2) que l’on peut retrouver notamment dans les points gâchettes, les Triggers points. Cela a pour effet d’une part de comprimer ce qui le traverse ou le dessert (les nerfs, la circulation sanguine) et aussi d’empiéter sur l’espace disponible pour ce qui l’entoure. C’est là que nous retrouvons une partie de notre problème de compression, d’irritation du nerf sciatique dans cette zone.

Lorsque cela s’installe dans la durée, il y a en plus d’autres facteurs qui augmentent les compressions. Parmi ces derniers, on retrouve notamment une modification de la posture, changeant l’axe de l’articulation et donc le trajet du piriforme. Cela a pour conséquence non plus de créer une irritation du nerf de manière ponctuelle (lors de certaines positions par exemple), mais permanente.

Comment différencier la sciatalgie des problèmes purement musculaires ?

Pour confirmer ce soucis de tension musculaire, le plus simple est d’étirer le muscle pyramidal. Si après quelques séances d’étirements les symptômes douloureux disparaissent… on était dans le bon.

Néanmoins, il peut être nécessaire, en plus de visiter un médecin qui pourra faire un vrai diagnostique complet, de vérifier quelques points clés pour confirmer le soucis au niveau du pyramidal. Pour cela, un ensemble de signes servent à noter et à orienter vers la cause du problème :

  • Douleur irradiante partant de la fesse et souvent ne dépassant pas le genou
  • Pas de lombalgie associée
  • Pas de douleur lors de la toux
  • Pas de signe de Lasègue
  • Couché sur le dos, en position relâchée, si le membre inférieur douloureux est naturellement en rotation externe (pied en canard)

Le signe de Lasègue : couché sur le dos, lever la jambe douloureuse en la maintenant droite (contre une résistance).

En parallèle à cela, des comportements typiques peuvent faire penser au syndrome du pyramidal.

  • Position assise trop longue (et oui, encore et toujours cette position assise)
  • Montées d’escaliers très fréquentes
  • Course à pied fréquente
  • Course sur des terrains irréguliers (notamment en Trail)

Si une ou plusieurs de ces informations sont positives, on pourra chercher une confirmation du syndrome du piriforme avec quelques tests :

  • Douleurs dans la fesse quand on fait une rotation interne de la cuisse (rotation passive). Parfois pas de douleur, mais réduction de l’amplitude de la rotation interne de la cuisse.
  • La palpation de la partie haute de la fesse douloureuse (palpation du pyramidal, donc à mi-chemin entre le sacrum et le grand trochinter)

Le corps médical se réservant les examens plus médicaux.

Que faire dans ce cas de figure ?

Si vous avez ces douleurs dues au muscle pyramidal, il y a 3 étapes à suivre.

La première étape, logique, est de rechercher à réduire les douleurs, à limiter le handicap de ces dernières. La visite chez un ostéopathe et/ou kiné peut être salutaire pour accélérer les choses. Notamment pour des massages localisés qui vont de-spammer le muscle. Certains préféreront l’auto-massage, notamment avec une balle de tennis ou de golf… Mais si vous êtes à ce niveau de douleur, cela sera certainement impossible à supporter.

Du point de vue sportif,, on va principalement incorporer des étirements du muscle pyramidal. Il nous faut décongestionner, assouplir, attendrir ce muscle. Il existe de nombreuses solutions d’étirements. Mais très grossièrement, presque toutes suivent le chemin directeur suivant :

Flexion de la hanche, rotation externe de la cuisse, adduction de cette dernière.

L’ordre et l’amplitude de chaque étape dépendra de la douleur et de l’exercice choisi.

À ce moment d’intervention, je suis très partisan des étirements passifs et très long (comme pour la méthode Mézières). Surtout si on se débrouille seul. Avec l’aide d’un coach, on pourra utiliser d’autres techniques plus rapides comme le CRAC, le contracté-relâché et autres techniques décrites dans le ‘dossier étirements‘.

La seconde étape, tout aussi logique, bien que rarement effectuée, est la recherche de la cause. En effet, vous pouvez relâcher la tension, baisser la douleur. Si vous ne faites qu’effacer les symptômes sans corriger les causes (comme le propose la médecine moderne avec ses anti-inflammatoire et son repos total), ça va revenir en permanence, avec augmentation des symptômes en ligne de mire.

Ainsi, observez la posture, la marche, l’équilibre musculaire que vous présentez et vous en déduirez ce qu’il faut travailler. C’est le sujet du prochain paragraphe.

Et enfin, la troisième étape, c’est la prévention. Et oui, même après correction des soucis et des causes, il faut remettre 100 fois votre ouvrage sur le tapis. Il vous faudra vous étirer en permanence après vos séances de sport, vos stations assises prolongées, vous auto-masser régulièrement pour relâcher au mieux les points gâchettes et surtout trouver un nouvel équilibre dans votre entraînement si ce dernier n’était pas au top pour prévenir le syndrome du piriforme.

Les causes communes sur lesquelles nous avons une action possible

Certaines causes seront à travailler avec le corps médical, d’autres seront morphologiques. Du point de vue sportif, équilibre musculaire, nous avons des actions possibles.

Tout d’abord, l’hypertrophie

L’hypertrophie est une des causes de ce symptôme. L’hypertrophie en elle-même n’est pas un problème. Par contre, elle est très souvent non consciente et donc sans action préventive (étirements par exemple), et devient source de soucis.

Contrairement à ce que l’on peut penser, l’hypertrophie n’est pas liée qu’aux activités sportives favorables à grossir les muscles (musculation, sprints, …). En effet, une profession avec des postures où le pyramidal est trop souvent en action (les chirurgiens, par exemple, avec une position de la cuisse en rotation externe durant les interventions, les caissières debout, les peintres, etc.). Les sports moins proche de l’hypertrophie peuvent aussi induire celle-ci (la course de fond notamment).

Certaines postures, notamment celles où il y a vrille du corps (la posture 5 du best-seller un corps sans douleur de Christophe Carrio). Mais ce n’est pas la seule.

En fait, le muscle pyramidal, à l’inverse des muscles « actifs » comme les quadriceps, s’hyprotrophie très bien sur des efforts endurants et isométriques.

Donc prenez garde. Repérez ces sources de problèmes et corrigez-les. Si ce n’est pas possible (notamment une posture professionnelle), adoptez le comportement adéquate pour en bloquer les conséquences (mini séance de 2 minutes de contraction-étirement toutes les heures ou demi-heure par exemple).

La tension trop forte

L’hypertrophie peut aussi engendre une tension forte. Mais on peut avoir une tension importante sans pour autant avoir une hypertrophie du muscle pyramidal.

La tension trop forte, je n’y reviendrai pas. Vous avez l’ensemble les ouvrages de Christophe Carrio, de Gray Cock et de l’ensemble des auteurs traitant des équilibres musculaires.

Les causes possibles de cette surtension peuvent être :

  • Morphologiques (jambe plus courte qu’une autre, pied pronateur, etc.)
  • Posturales (Position de la hanche, position assise prolongée, etc.)
  • Sportives par des gestes répétitifs (cyclisme, course à pied, etc.) ou asymétriques (golf, tennis, escrime, etc.).
  • Surentraînement

Le cyclisme ayant en plus un écrasement de cette zone.

Ce qu’il faudrait faire

Trouver la cause première. Logique, mais combien le font ?

Chacun d’antre nous avons, en fonction de notre morphologie, de notre apprentissage moteur, des « habitudes techniques ». Personne ne coure comme un autre (je ne parle pas visuellement). Ainsi, il faut déterminer le geste qui est la source du problème et non pas le corriger (forcer une modification gestuelle est source de blessure), mais permettre le bon geste.

Comment ? En observant un geste (ou plusieurs proches pour confirmation des indications), on en déduit des compensations. Celles-ci sont dues à des blocages, des restrictions dans la stabilité, la mobilité, la force. Corrigez la stabilité, mobilité et force et vous permettez. Le corps apprendra ensuite à faire le mouvement le moins coûteux en énergie, donc le plus naturel, donc celui qui produit moins de tensions.

Parallèlement à cela, étirements, massages (ou auto-massages) en prévention et vous avez le cocktail gagnant.


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